CAMEROUN


Situation et climat


S'étendant sur une superficie totale de 475 440 km2 (dont 90 400 km2 à vocation agricole), le Cameroun fait frontière avec le Nigéria à l'ouest, la R.C.A. et le Tchad à l'est, le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale au sud et le Tchad au nord. Les terres sont estimées arables à concurrence de 15 %, 0,5 % sont irriguées et plus de 50 % sont occupées par la forêt.

Sur le plan topographique, on peut différencier diverses zones. A l'ouest, une chaîne de montagnes volcaniques (Mont Cameroun : 4100 m) s'étend jusqu'au Tchad. Au nord, de vastes plaines, traversées ou bordées par le Bénoué et le Logone, touchent aux marécages du Tchad. Le centre est un vaste plateau de 800 à 1500 m d'altitude propice à l'élevage. Le sud est constitué de longues plaines ou de collines en partie recouvertes par la grande forêt. Enfin, les rivages du sud-ouest sont plats, sablonneux, souvent marécageux.

Le Cameroun connaît une gradation de climats différents, allant d'un climat équatorial à deux saisons des pluies (avril à juillet et septembre à décembre) dans le sud, à un climat sahélien sec et chaud dans l'extrême nord, en passant par un climat de savane à une saison humide (juin à octobre) au centre du pays. Le nombre de mois pluvieux s'échelonne de 4 dans l'extrême nord à 11 dans le sud, et les précipitations s'échelonnent de 610 mm annuels au lac Tchad, à 5 000 mm dans le sud-ouest.

Population


La population était estimée, en 1999, à 14 693 000 habitants, contre 13 233 000 habitants en 1995, dont

7 295 000 soit 55 % de ruraux. Le taux moyen de croissance démographique se situe, entre 1988 et 1999, à 3,22 %, alors que la densité (en moyenne 27,2 hab./km2 en 1994) est très variable, avec de très fortes concentrations autour des centres urbains (taux de croissance annuel de 10 % pour Douala et Yaoundé) (voir carte).


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Economie
Après une percée fulgurante amorcée depuis 1970 en raison du boum du pétrole, l'économie camerounaise subit depuis 1986 les contrecoups de la baisse des prix mondiaux du pétrole, et le PIB, qui avait atteint 9 114 millions US$ en 1986, est retombé à 7 800 millions US$ en 1998-90. L'agriculture qui participait pour 57 % du PIB en 1971-73 a vu sa contribution chuter à 30 % en 1981-83 puis à 24 % en 1988-90.

En 1994, les importations de produits agricoles s'élevaient à 124 millions US$, et les exportations à 396 millions US$. La tendance pour l'exportation de produits agricoles est à la baisse : elle était en effet de 700 millions US$ en 1980.

Voir aussi les importations céréalières

Agriculture


Le secteur agricole a été jusqu'en 1970 le véritable moteur du développement économique du pays, et près de 90 % de la production agricole est assurée de manière traditionnelle par de petits propriétaires. Les principales cultures vivrières sont le maïs, le mil, le sorgho, le riz, l'igname, le manioc et le plantain. Durant les périodes 1991-1995 et 1996-1999, la production céréalière moyenne a été respectivement de 936 000 T/an et 1,24 millions T/an. Les principales cultures d'exportation sont le cacao, le café, le coton et le caoutchouc (voir carte).

La chute des cours mondiaux des principales cultures d'exportation s'est traduite par une baisse importante des productions des cultures de rente. Ainsi, de cinquième producteur mondial de cacao avec une production de 131 000 T en 1986-87, le Cameroun est passé au huitième rang en 1990-91 avec seulement 95 000 T. Entre 1988 et 1990, la production de café a chuté de plus de 30 %.

Alors que les importations alimentaires sont restées à un pourcentage à peu près identique par rapport au total des importations depuis les années 1961-63 (environ 10-12 %), la part des exportations alimentaires a diminué de plus de 60 % durant la même période. En 1991-92, les exportations céréalières étaient encore d'environ 120 000 T, tandis que de 1995-96 à 1998-99, elles étaient d'environ 20 000 T/an. Les importations céréalières ont été en moyenne d'environ 246 000 T/an durant la période 1992-1999.

Situation alimentaire


Globalement, le pays n'assure plus son autosuffisance alimentaire, celle-ci ayant été de 95 % en 1981-83 et 86 % en 1988-90. Les taux d'autosuffisance pour les principaux produits agricoles ont évolué comme suit :

1961-1963 1971-1973 1981-1983 1988-1990
Céréales 97 88 84 59
Racines et féculents 102 104 98 98
Légumineuses 100 100 100 100

Source : ESN (FAO, Economic & Social department, Nutrition division)
Les disponibilités individuelles, tant caloriques que protéiques, ont peu évolué durant les 25 dernières années. Après avoir connu un accroissement sensible dans les années 60, ces disponibilités ont diminué, jusqu'à atteindre 1980 kcal/pers./jour, et 47 g/pers./jour, en 1992. En 1997, la disponibilité en calories était remontée à 2 111 kcal/pers./jour, tandis que celle en protéines était toujours de 48 g/pers./jour. En 1997, les céréales fournissaient 36 % des calories et 41 % des protéines. Les racines, les tubercules, les fruits et les légumes apportent un peu moins du tiers des calories. On constate une diminution, en 20 ans, de la part des calories apportées par les racines et tubercules au profit de celles apportées par le sucre et, dans une moindre mesure, par les viandes, les huiles et les graisses (voir la répartition des apports énergétiques). La viande contribue aux apports protéiques à concurrence d'environ 1/5 du total.