Les problèmes environnementaux en République du Bénin
Les problèmes environnementaux du Bénin sont de plusieurs ordres. Ils varient du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. A cela, il faut ajouter les problèmes spécifiques à certains centres urbains, dont Cotonou qui, avec sa pollution détient la palme d'or.
Pour l'ensemble du territoire, on peut énumérer les problèmes suivants comme étant les plus cruciaux et qui sont directement ou indirectement d'ordre environnemental, il s'agit entre autres de :
· La dégradation de l'infrastructure et de l'équipement en général ;
· La dégradation continue des ressources naturelles (érosion génétique, désertification et déboisement, perte de la biodiversité, appauvrissement des terres de cultures, etc.) ;
· La perte de productivité des différents écosystèmes accompagnée d'un appauvrissement et d'une exploitation excessive des ressources encore disponibles ;
· L'érosion côtière et l'intrusion saline dans les écosystèmes humides ;
· Une dégradation très poussée des zones humides et des pêcheries ;
· La spéculation foncière accrue surtout dans les zones périurbaines et dans les zones agricoles fertiles ;
· Une occupation anarchique de l'espace accompagnée d'un gaspillage foncier ;
· Le développement incontrôlé du tourisme sur tout le système côtier ;
· La colonisation des zones insalubres et impropres à l'habitation en raison d'une absence de stratégie d'aménagement du territoire;
· La dégradation continue du cadre de vie (la pollution de l'air, les inondations, les mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement) notamment dans les grandes agglomérations urbaines ;
· Un très faible niveau de conscience environnementale dû à la pauvreté, l'analphabétisme et l'incivisme ; ................................................... Retour
· L'inadéquation des technologies et techniques de gestion avec la fragilité des ressources.
A chacun de ses problèmes se trouvent attachés un ou plusieurs enjeux complexes systématiques dont les impacts négatifs les plus sensibles s'observent sur la production économique et le bien-être des populations. D'où la nécessité d'un objectif de développement très cohérent et globalisant vers lequel doivent converger toutes les actions dans une synergie bien pensée et soutenue en permanence.
La meilleure source d'information dont on dispose aujourd'hui sur les problèmes environnementaux du Bénin est le Plan d'Action Environnemental (PAE) adopté par le gouvernement en juin 1993 après un long processus participatif qui a impliqué tous les acteurs et toutes couches socioprofessionnelles du pays. Quatre problèmes dont trois ont été classés dans ce plan sous la rubrique "Principales pollutions et nuisances" paraissent majeurs au niveau global en l'état actuel de nos connaissances et des réalités quotidiennes :
· le problème de l'eau : Il se pose en terme de quantité et de qualité par rapport aux différents usages (domestiques, agricoles, industriels). Des baisses de niveau des plans d'eau ont été observées ainsi que des compléments progressifs dus à plusieurs causes telles la sécheresse et le déboisement des bassins versants. Toujours selon le PAE, l'approvisionnement des populations est loin d'être généralisé, et seuls 56% de la population urbaine ont accès à l'eau potable contre 46% pour la population rurale ;
· le problème des déchets urbains : Dans toutes les villes du Bénin, les déchets urbains sont gérés très médiocrement ou parfois pas du tout. Cette situation découle de l'inefficacité des voiries urbaines et de la croissance rapide de la population urbaine ;
· l'érosion et l'appauvrissement des sols : c'est certainement l'un des problèmes les plus cruciaux car, il touche essentiellement l'activité agricole dont s'occupe environ 80% de la population active et qui participe à environ 40% au PIB.
En milieu urbain, la pollution de l'air constitue un grave danger en ce sens qu'elle occasionne des maladies respiratoires, sans compter les effets liés au changement climatique tels les inondations. La principale cause est liée au transport qui, comme dans la plupart des pays en développement est effectué par des véhicules vétustes qui ne répondent pas aux normes de qualité définies.
En milieu rural, la pollution est liée à l'utilisation du bois comme combustible. Estimée à environ 6 Millions d'hbts, le patrimoine forestier béninois a subi ces dernières années une forte dégradation due aussi bien à l'utilisation massive du bois de feu et du charbon comme combustible qu'au surpâturage. On estime que 80 000 ha sont détruits chaque année à cette fin. A terme, cela contribue à amplifier le phénomène de la désertification.
D'importantes mesures ont été prises par le gouvernement afin de lutter contre ce phénomène. Outre la ratification des principales conventions et des traités signés dans ce sens, la politique définie se concentre sur la sensibilisation des populations et sur un programme de restauration et de protection des ressources naturelles.
Ainsi dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d'Action du Gouvernement (2001-2006) les actions suivantes sont envisagées en vue de la protection de l'environnement :
· mise en œuvre du Programme National de Gestion de l'Environnement, · étude de l'inversion des tendances à la dégradation des terres et des eaux dans le bassin du Niger;
· protection de la qualité des eaux des nappes aquifères du Sud-Bénin;
· appui à la gestion des ordures ménagères dans les principaux centres urbains;
· lutte contre la pollution atmosphérique dans les principaux centres urbains notamment Cotonou;
· mise en place d'un laboratoire de contrôle de la qualité des produits pétroliers;
· élaboration et mise en œuvre du Schéma Directeur d'Aménagement du Littoral;
· intégration complète de l'environnement dans toutes les politiques sectorielles à travers l'évaluation environnementale et la sensibilisation;
(Source : Résumé des rapports pays à la Commission du développement durable ONU)
En spécialiste, pour un rapide commentaire sur les problèmes environnementaux qui se posent au Bénin, il faudrait se dire que tout part de la conscience à tous les niveaux des citoyens.
En prenant
par exemple pour parler du problème de la pollution le phénomène
"Zémidjan", il fait partie intégrante de notre mode
de vie. Il n'y a aucune mesure envisageable de se débarrasser de lui.
Il faut faire avec. Combien de Béninois aujourd'hui peut me dire sans
avoir froid aux yeux qu'il ne trouve pas les Zémidjan plus pratique et
plus rapide que n'importe quel autre moyen de transport au Bénin?
En m'arrêtant un instant sur l'inondation dans Cotonou, il est tout à faire normal. En effet, tous autant que moi savons que Cotonou est au dessous du niveau Zéro de la mer. La mer avance avec tout ce que nous savons sur l'effet de serre et pour l'élévation des niveaux des eaux sur les terres émergées.
Les déchets urbains vont de plus en plus augmentant avec le niveau de développement rapide des villes africaines. L'adaption à la vie moderne passe par la consommation de plus en plus forte de produits importés et souvent de prêts à manger. Ces produits sont sous des emballages souvent non biodégradables pour nos pays ne disposant pas assez de moyens pour réguler le problème des emballages.
La seule solution reste la sensibilisation et surtout des mesures de repression sans pitié des différents acteurs de pollution face aux interdits qui devront être définis et clairement motifiés à tous les niveaux.