Hamadou Ampâté Bâ

En Afrique, chaque fois qu'un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle "

Hamadou Ampâté Bâ

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Véritable lien entre la tradition et la modernité, l'oeuvre Hamadou Ampâté Bâ a restitué au peuple peul son passé et ses traditions, les sauvant d'un oubli qui semblait de plus en plus inévitable, en popularisant une formule connue du monde entier :

" En Afrique, chaque fois qu'un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ".

Cette phrase célèbre, maintes fois répétée, reflète à elle seule la philosophie qui sous-tend la totalité de son oeuvre.

Hamadou Ampâté Bâ, né à Bandiagara (1900-1991), s'est d'abord fait remarquer en 1943 avec Kaïdara (conte initiatique peul) ; mais c'est en 1950, avec la publication de Poésie peule du Macina, qu'a commencé véritablement sa prolifique carrière littéraire, qui a marqué l'Afrique entière et tout l'Occident.

Pour sauvegarder la mémoire de son peuple, il écrit, après quinze années de recherche, son monumental ouvrage L'Empire peul du Macina (1955 et 1962 ; réédité en 1984).

Dans un roman, L'Étrange Destin de Wangrin (1973), il dépeint les effets de l'époque coloniale chez les Africains, les situations parfois loufoques, parfois tragiques, engendrées par la confrontation brutale de ces deux civilisations totalement différentes. Mais c'est le premier tome de ses mémoires, Amkoullel l'enfant peul (1991), dont l'écriture a été terminée tout juste avant sa mort, qui a confirmé la notoriété Hamadou Ampâté Bâ à travers le monde.

Preuve que son instruction n'aura pas été vaine, et que la mort, malgré une américanisation progressive visible surtout chez les jeunes, n'empêchera pas les connaissances et les traditions peul de se transmettre, c'est à titre posthume que Amkoullel... et sa suite autobiographique, Oui mon commandant ! (1994), ont été publiés.

Celui qu'on a nommé " le Sage d'Afrique ", à la fois écrivain, théologien, historien, politicien et sociologue, a largement contribué à mieux faire connaître l'Afrique noire et à changer la vision dépassée qu'en avaient les Occidentaux.

Ampâté Bâ a consacré une partie de sa vie à tenter de réconcilier les diverses cultures et religions, entre autres pendant ses années de travail au sein de l'UNESCO ; une de ses plus grandes réussites à ses yeux reste l'alphabétisation des Peul en écriture adjami. Par un grand colloque en 1992, l'UNESCO lui a rendu un hommage éclatant, faisant ressortir l'humanisme tolérant et généreux de cette figure essentielle de l'Afrique du XXe siècle.

Bibliographie

- Kaïdara, Classiques africains, 1968

- L'Eclat de la grande étoile, Le Bain rituel, Classiques africains, 1974

- Njeddo Dewal, Mère de la calamité, NEAS, 1985
Aspects de la civilisation africaine, NEAS, 1975 (Présence africaine, 1995)

- Jésus vu par un musulman, NEAS, 1975, Stock, 1994

- Vie et enseignement de Tierno Bokar, Seuil, Points sagesses, 1980

- Amkoullel l'enfant peul, Actes Sud, 1991 (Balel, 1992 ; J'ai lu, 2001)

- Contes initiatiques peuls, Stock, 1994 (Pocket, 2001)

- Oui mon commandant, Actes Sud, 1999, (babel, 2000 ; J'ai lu, 2001)

- L'étrange destin de Wagrin 10/18, 1998

- Sur les traces d'Amkoullel l'enfant peul, Actes Sud, 1998 (Babel, 2000)

- Petit Bodiel et autres comtes de la savane, Stock 1999

- Il n'y a pas de petite querelle nouveaux comtes de la savane, Stock, 1999

 

Par Rédaction amadoo


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