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Nelson Mandela
Sylvain Patrice KANGNI vous souhaite la bienvenue dans son univers personnel.

Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J’espère vivre assez longtemps pour l’atteindre. Mais si cela est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.

Procès de Rivonia, 1964


J

Nelson Rolihlahla Mandela (Rohlilahla signifie "celui qui crée les problèmes" en langue courante Xhosa) est né le 18 juillet 1918 dans la province du Transkei en Afrique du Sud. Son père, Gadla Henry Mphakanyiswa est un conseiller en chef des Xhosa (plus précisément de la tribu des Thembus) qui décède alors que son fils est âgé de 9 ans. Mandela quitte sa région natale en compagnie de sa mère, Nongaphi Nosekeni Mandela. Il va vivre chez Jongitaba Dalyndiebo, régent du peuple Thembu qui s’est proposé de devenir le tuteur du petit Rohlilahla à la mort de son père.

Nelson Mandela et Winnie Mandela le 11 février 1990

Mandela poursuit ses études au collège de Clarkebury, puis au lycée de Healdtown (il est alors âgé de 19 ans en 1937) qui est à l’époque le plus grand lycée africain en dessous de l’Équateur (plus d’un millier de lycéens garçons et filles). Il est admis à l’université de Fort Hare (qui resta l’unique établissement d’enseignement supérieur pour les Noirs d’Afrique du Sud jusqu’au début des années 60) qui compte 150 étudiants à l’époque et qui est un phare pour les universitaires d’Afrique australe, centrale et de l’Est. Mandela étudie le droit à Fort Hare et manifeste déjà une indépendance d’esprit qui est la marque d’un futur leader.

Au cours de sa seconde année d’études, il est élu membre du conseil représentatif des étudiants (CRE). A la suite des revendications des étudiants, Mandela et le reste du CRE démissionnent. Après la tenue de secondes élections, Mandela n’arrive pas à convaincre ses camarades de continuer le boycott et est le seul membre du CRE à démissionner une seconde fois. Il est convoqué par le directeur qui suspend ses études à Fort Hare, en lui permettant toutefois d'y revenir l'année suivante.

Mandela retourne chez son tuteur. Quelques semaines après son retour, ce dernier lui annonce que son mariage est organisé et que sa future épouse a été trouvée. Ne voulant point subir un mariage forcé, Mandela s’enfuit pour Johannesburg. En compagnie de son cousin Justice, il travaille comme veilleur de nuit dans une mine, puis par l’intermédiaire d’un autre cousin, Garlick Mbekeni qui loge à Johannesurg et à qui il a confié son désir de devenir avocat, Mandela rencontre Walter Sisulu, âgé d’une trentaine d’années et qui dirige une agence immobilière spécialisée dans les propriétés pour africains. Ce dernier le met en relation avec un blanc libéral, Lazar Sidelsky, qui est avocat et possède un cabinet. Sidelsky accepte de prendre Mandela comme stagiaire et parallèlement, ce dernier étudie le soir à l’UNISA (University of South Africa) qui propose des cours par correspondance. Fin 42, Mandela obtient sa licence en droit.

En compagnie de Gaur Radebe, un autre noir africain travaillant dans le cabinet de Sidelsky, Mandela entre en contact pour la première fois avec un mouvement politique appelé ANC, "African National Congress" fondé en 1912. Début 43, Mandela s’inscrit à l’université de Witwatersrand pour préparer un LLB, diplôme menant au métier d’avocat. L’université de Witwatersrand était considérée comme la meilleure université de langue anglaise d’Afrique du Sud (les universités de langue anglaise étaient libérales et acceptaient des Noirs, ce qui n’était pas le cas des universités qui enseignaient en Afrikaans).

Mandela avait rejoint l’ANC à un moment où le mouvement était en crise. Les jeunes membres de l’ANC – parmi lesquels Anton Lembede, William Nkomo, Walter Sisulu, Oliver Tambo, Nelson Mandela, Ashby P Mda- s’étaient opposés à la participation des Noirs sud-africains à la seconde guerre mondiale. La vieille garde, menée par Alfred Batini Xuma était désireuse de ne pas embarrasser le gouvernement de Jan Smuts. Les jeunes de l’ANC désiraient dépoussiérer le parti qui était selon eux devenu le territoire d’une élite fatiguée, non militante et privilégiée. Fin 1943 la proposition de la création d’une ligue des jeunes de l’ANC est adoptée. La ligue des jeunes prône la mobilisation et les actions de masse, prenant en modèle les actions menées par Ghandi (le leader indien, avocat de formation a vécu 20 ans en Afrique du Sud avant de retourner en Inde. Sa philosophie influencera de nombreux membres de l’ANC parmi lesquels Albert John Lutuli, president du parti de 1952 à 1967 et prix Nobel en 1960). En 1945 et 1947, quatre membres de la ligue des jeunes de l’ANC sont élus au Comité National Exécutif de l’ANC (NEC), ce qui renforce le poids de la ligue des jeunes au sein de l’organisation.

Nelson Mandela à 19 ans, à Umtata, dans la province du Transkei

Après la seconde guerre mondiale, les élections générales blanches (les noirs n’ayant pas le droit de vote) de 1948 opposent l’United Party alors au pouvoir au National Party qui a publiquement soutenu l’Allemagne néo-nazie (1) pendant la seconde guerre mondiale. La campagne du National Party se concentre sur le "Swart Gevaar" (le "péril noir"). Les nationalistes sont dirigés par Daniel Malan et le programme de celui-ci est connu sous le nom d’Apartheid (terme qui signifie "séparation"). La base de l’apartheid consistait à affirmer que les Blancs étaient supérieurs aux Noirs, aux métis et aux Indiens, et sa fonction devait être de fixer pour toujours la suprématie blanche.

L’apartheid représentait la codification dans un système oppressif de toutes les lois et de tous les règlements qui avaient maintenu les Noirs dans une position inférieure aux Blancs pendant des siècles. Ce qui existait plus ou moins de facto allait être juridiquement entériné. A la suite de la victoire du National Party, plusieurs lois pro-apartheid furent votées : la loi interdisant les mariages mixtes voit le jour en 1949, de même que l’Immorality Act qui rend illégal les relations sexuelles entre Blancs et Non Blancs. Le "Population and Registration Act" classe les sud-africains par "race" en fonction de leurs couleurs.

L’onde de choc créée par la victoire le parti national poussa la vieille garde de l’ANC a accepter le programme d’actions inspiré par la ligue des jeunes (ce programme préconisait d’utiliser le boycott, les grèves, la désobéissance civile et la non-coopération).
Mandela était devenu le président des ligues de jeunesse de l’ANC en 1951 et fit campagne pour l’abolition des lois discriminatoires. Il fut nommé volontaire en chef du mouvement de résistance, "la campagne de défi", que l’ANC mena en 1951-52 en protestation contre les lois racistes du gouvernement pro apartheid. La campagne de défi, organisée de façon conjointe par l’ANC et les politiciens indiens sud-africains progressistes fut un immense succès puisqu’il permis aux effectifs de l’ANC d’atteindre 100 000 membres.

A la suite de son action dans la campagne de défi, Mandela fut arrêté et condamné à une peine de prison avec sursis, puis un peu après la fin de la campagne, il fut confiné à Johannesburg et il lui fut interdit d’assister à des rassemblements publics pendant 6 mois. Ayant quitté l’Université du Witwaterstrand pour résultats insuffisants, Mandela se présenta néanmoins à l’examen du barreau et obtint son diplôme d’avocat pendant cette période. Il créa ensuite en compagnie d’Oliver Tambo le premier cabinet d’avocats noirs de Johannesburg en août 1952 (Tambo et Mandela n’étaient pas les seuls avocats noirs du pays, mais ils étaient les premiers à être associés dans leur propre cabinet).

Durant les années 50, Mandela se battit contre le "Bantu Education Act", contre l’instauration des pass laws (tout sud africain noir devait à partir de 1953 avoir un pass pour justifier son déplacement), contre la politique naissante des Bantoustans (qui consistait à regrouper la population noire dans des aires d’habitation spécifiques), contre l’Extension of University Education Act qui interdisait aux Non-blancs les Universités racialement "ouvertes".
Mandela fut l’un des leaders arrêté en compagnie de Luthuli et de 155 autres personnes lors du procès pour trahison en 1956. Il fut finalement acquitté ainsi que ses co-accusés en 1961. Le procès pour trahison s’était déroulé sur 5 années ce qui influa négativement sur les activités professionnelles de Mandela puisque ce dernier partageait son temps entre son cabinet et la cour où se tenait le procès.

Mandela fut de nouveau arrêté pendant l’état d’urgence qui suivit le massacre de Sharpeville en 1960 (69 personnes furent tuées et plus d'une centaine d’autres blessées par la police à la suite de manifestations pacifiques organisées contre l’existence des pass). Le congrès panafricain, qui avait organisé les manifestations à Sharpeville et l’ANC furent interdits à la suite des événements.

Après Sharpeville, il était devenu évident aux yeux de tous que la résistance non-violente n’était plus tenable. Mandela défendit la création d’une branche militaire au sein de l’ANC. En juin 1961, l’etat major de l’ANC examina la proposition d’utiliser également le sabotage et éventuellement la violence comme mode d’action. La conclusion fut que les membres de l’ANC qui voulaient s’impliquer dans des actions clandestines n’en seraient pas empêchés. Cette décision abouti à la création de Umkhonto we Sizwe encore appelé MK ("le fer de lance de la nation") qui allait devenir la branche armée de l’ANC.

Nelson Mandela en costume traditionnel Xhosa

La création d’Umkhonto we Sizwe marquait un tournant dans la politique de l’ANC car l’organisation avait toujours refusé de recourir à la violence et à la lutte armée. Mandela fut l’organisateur d’une grève générale mi-mai 1961 à la suite d’une proposition faite au gouvernement de Pretoria, à savoir organiser une nouvelle constitution prenant en compte tous les sud-africains et basée sur des principes démocratiques. Le gouvernement décida de réagir en effectuant la plus grande mobilisation militaire depuis la 2de guerre mondiale. Mandela (qui était parallèlement à ses activités professionnelles le commandant en chef de MK) devint recherché par les autorités.

Il entra dans la clandestinité, puis voyagea dans le reste de l’Afrique. Sa mission était de chercher de l’aide et de sensibiliser les dirigeants africains à la lutte anti-apartheid en leur expliquant ce qu’était l’ANC (Le PAC, panafrican Congress crée en 1959 par Robert Sobukwe, ancien membre de la ligue de la jeunesse de l’ANC était alors plus connu en Afrique que l’ANC du fait de son panafricanisme affirmé et de sa non mixité raciale; en effet et contrairement à l’ANC qui était ouvert à des personnes de toute origine ethnique, le PAC était un mouvement qui ne pratiquait pas la mixité raciale).

Mandela devait également trouver des possibilités d’entraînement pour les hommes de MK dans divers pays d’Afrique. Il se rendit clandestinement en Ethiopie afin d’assister à la conférence d’Addis Abéba organisée par le Mouvement panafricain de Libération de l’Afrique Orientale, centrale et australe. Il eu l’occasion de rencontrer en Ethiopie Hailé Selassié. Il se rendit également en Tanzanie, au Maroc, au Sénégal, en Angleterre et s’entretint au cours de ses voyages avec Kenneth Kaunda, Julius Nyerere, Sékou Touré et Léopold Sédar Senghor. En Ethiopie, Mandela suivit une formation militaire de 8 semaines, (prévue à l’origine pour 6 mois, mais le retour du chef de MK était attendu du fait de l’intensification de la lutte armée).

"Mon pays est riche en minerais et en pierres précieuses enfouies dans son sol, mais j’ai toujours su que sa plus grande richesse était son peuple, plus fin, plus pur que ses diamants les plus purs".

A son retour en Afrique du Sud en 1962, il fut arrêté pour avoir quitté illégalement le pays et avoir incité les ouvriers noirs à faire grève. Il fut condamné à 5 ans de travaux forcés. Puis en 1963, lui et plusieurs dirigeants de l’ANC et de Umkhonto we Sizwe furent arrêtés à la suite de la découverte par la police de documents relatifs à l’existence d’Umkhonto we Sizwe. Mandela et ses compagnons furent accusés de comploter pour renverser le gouvernement de Prétoria par la violence. La déclaration que Mandela fit lors de ce qui allait rester dans l’histoire sous le nom de procès de Rivonia (9 octobre 1963 au 12 juin 1964) reçut une publicité considérable dans la presse locale et dans le monde. Mandela s’exprima pendant 4 heures, expliquant les raisons de son engagement dans l’ANC et la création de la branche armée Umkhonto we Sizwe. Il termina son allocution par la déclaration suivante :

"Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J’ai lutté contre la domination blanche et j’ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J’espère vivre assez longtemps pour l’atteindre. Mais si cela est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir".

 

Nelson Mandela en compagnie de Walter Sisulu, dans la cour de la prison de Robben Island en 1966

Le 12 juin 1964, Nelson Mandela et et sept autres accusés sont condamnés à la prison à perpétuité. (les 7 autres condamnés sont Walter Sisulu, Ahmed Kathrada, Govan Mbeki, Dennis Goldberg, Raymond Mhlaba, Elias Motsoaledi et Andrew Mlangeni). De 1964 à 1982, Mandela est emprisonné à Robben Island, près de Cape Town. En 1982, il fut transféré à la prison de haute sécurité de de Pollsmoor où il fut maintenu en confinement solitaire pendant 6 années au cours desquelles il fut autorisé à recevoir une visite de 30 minutes par semaine de sa femme Winnie. Lors du décès de sa mère et d’un de ses fils, Mandela ne fut pas autorisé à assister aux enterrements. En 1972, le gouvernement pro-apartheid lui offrit la liberté conditionnelle en lui proposant de reconnaître l’indépendance du Transkei et la politique des Bantoustans, ce qu'il refusa de faire, réaffirmant son allégeance à l’ANC et la fidélité à ses idées. Le gouvernement lui proposa une seconde fois la libération, dans les années 80 à la condition que l’ANC renonce à la lutte armée, proposition qu'il refusa de nouveau.

En 1988, Mandela fut hospitalisé pour cause de tuberculose, puis retourna en prison sous des conditions un peu moins contraignantes. L’aura de Nelson Mandela, de même que son souvenir, entretenus par l’ANC et par femme Winnie, n’avait cessé de grandir. Après plus de 20 années de prison, Nelson Mandela était devenu le plus ancien et le plus célèbre prisonnier politique du monde.

Parallèlement, la situation en Afrique du Sud était devenue intenable pour le régime de Prétoria. La mobilisation de la jeunesse des Townships était apparue dans les années 70 grâce à l’émergence de mouvements comme le "Black Consciouness Movement" de Steve Biko. La résistance à l’apartheid battait son plein à l’intérieur du pays, les manifestations anti-apartheid se multiplaient à l’extérieur (une campagne internationale en faveur de la libération de Nelson Mandela avait été lancée au début des années 80 par Oliver Tambo alors président de l’ANC), les pressions diplomatiques et le boycott international s’intensifiaient, enfin la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin achevèrent d’isoler le régime de Pretoria. FW De Klerk alors président de l’Afrique du Sud se décida à libérer Nelson Mandela afin d’avoir un interlocuteur avec qui négocier.

 


Mandela entrain de coudre des vêtements dans la prison de Pretoria avant d'être envoyé à Robben Island

De Klerk espérait aussi pouvoir tirer parti de la fin de la guerre froide pour négocier en position de force :

"Avec le déclin et l’effondrement du communisme en Europe de l’Est et en Russie les événements ont pris un nouveau cours. L’ANC était précédemment en Afrique australe un instrument de l’expansionnisme russe ; mais quand cette menace a disparu, l’ANC s’est vu couper l’herbe sous le pied ; sa source de financement, de conseil et de soutien moral s’était écroulée. C’est comme si Dieu avait joué un rôle-un tournant dans l’histoire du monde. Il nous fallait saisir cette occasion".

Le 11 février 1990, Nelson Mandela fut libéré, après 26 années passées de prison. En 1991, il assuma la présidence de l’ANC redevenue légale. Mandela et De Klerk entamèrent alors des négociations. En effet, seul un compromis pouvait éviter une guerre civile désastreuse entre Noirs et Blancs en Afrique du Sud.

Je ne suis que la somme de tous ces patriotes africains disparus avant moi.

Les Extrémistes blancs craignaient une Afrique du Sud libérée de l’Apartheid alors que parallèlement l’Inkhata, mouvement noir de culture zouloue, dirigée par le chef zoulou Mangosuthu Buthelezi, (descendant du célèbre roi zoulou Cetywayo qui avait vaincu les anglais en 1879) s’opposait à l’ANC, opposition bénie et encouragée par la frange extrémiste des blancs afrikaaner, voire par le parti au pouvoir lui même, soupçonné de jouer un double jeu (les négociations d’un côté avec l’ANC, l’encouragement des divisions de l’autre afin de pouvoir être en position de force au cours des négociations). Des centaines de partisans de l’ANC et de l’Inkhata furent tués au cours des années 90-91. L’Afrique du Sud semblait alors se diriger vers une guerre civile sanglante et meurtrière qui risquait de faire imploser le pays.

27 avril 1994 : les premières élections libres ont lieu en Afrique du Sud.

Cependant, après des négociations difficiles pour les deux camps, Mandela et De Klerk signèrent en septembre 1992 un accord créant une assemblée constitutionnelle qui devait rédiger une nouvelle constitution et servir de gouvernement de transition. En 1993, Mandela et De Klerk obtinrent conjointement le prix Nobel de la paix. Les premières élections libres d’Afrique du Sud eurent lieu le 27 avril 1994. Le "one man, one vote" de l’ANC l’avait emporté. L’ANC gagna les élections en remportant 62 % des voix. Mandela devint le premier président de la république sud africaine post-apartheid. Le 2 mai, célébrant la victoire de l’ANC en présence de Coretta Scott King, la veuve de Martin Luther King, Nelson Mandela repris les mots du célèbre leader noir américain : "free at last, free at last..."

Mandela fut président de l’Afrique du Sud de 1994 à 1999 avant de passer le flambeau à Thabo Mbeki. Il s’est retiré de la vie politique et vit dans sa région natale, à Qunu dans la province du Transkei. Il est certainement le plus grand homme d’Etat africain du 20è siècle, en tout cas l’africain le plus respecté et admiré du monde.

Nelson Mandela :

"Ce jour était le résultat des incroyables sacrifices de milliers d’hommes et de femmes, de gens dont le courage et les souffrances ne seraient jamais ni comptés ni remboursés. Ce jour là, comme tant d’autres fois, j’ai ressenti que je n’étais que la somme de tous ces patriotes africains disparus avant moi. Cette longue et noble lignée s’achevait et recommençait avec moi. Je souffrais de ne pouvoir les remercier et de savoir qu’ils ne connaîtraient jamais le fruit de leur sacrifices.

La politique d’apartheid a crée une blessure profonde et durable dans mon pays et dans mon peuple. Il nous faudra des années, et peut-être des générations, pour guérir ce mal terrible. Mais les décennies d’oppression et de brutalité ont eu un autre effet, inattendu celui-là, produit par les Oliver Tambo, les Walter Sisulu, les Luthuli, les Yusuf Dadoo, les Bram Fischer, les Robert Sobukwe de notre temps-des hommes d’un tel courage, d’une telle sagesse, d’une telle générosité qu’on ne verrait jamais leurs semblables. Peut-être faut-il ces abîmes d’oppression pour créer une telle grandeur de caractère ? Mon pays est riche en minerais et en pierres précieuses enfouies dans son sol, mais j’ai toujours su que sa plus grande richesse était son peuple, plus fin, plus pur que ses diamants les plus purs".

En ce qui me concerne, je n’ai jamais regretté mon engagement dans la lutte, et j’ai toujours été prêt à affronter les épreuves qui m’ont touchées personnellement. Mais ma famille a payé mon engagement d’un prix terrible, peut-être trop élevé.(...) Au début, je n’ai pas choisi de placer mon peuple au-dessus de ma famille, mais en essayant de servir mon peuple, j’ai découvert que je ne pouvais plus remplir mes obligations de fils, de frère, de père, de mari".

En savoir plus :

  • Nelson Mandela, un long chemin vers la liberté Éditions Fayard
  • Rosa Amelia Plumelle Uribe, des non-blancs aux non-aryens, éditions Albin Michel

Par Paul Yange


Pour plus d'informations www.amadoo.com

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