Situation et climat

Délimitée au nord par le Sénégal, au sud et à l'ouest par la Guinée et à l'ouest par l'océan Atlantique, la Guinée Bissau couvre une superficie de 36 125 km2, dont 14 200 km2 sont à vocation agricole.

Le climat est de type tropical, avec une saison humide de mai à octobre, et des précipitations variant de 1500 mm dans le nord-ouest à 2600 mm dans le sud.

Population

La population était estimée à 1 134 400 habitants en 1999, dont 78 % de ruraux. Suivant la Banque Mondiale, le taux de croissance de la population urbaine était de 5,1 % entre 1965 et 1987, contre 1,7 % pour la population totale. Une croissance démographique moyenne de 2,2 % par an a été estimée pour la période 1990-99.

Économie

L'héritage colonial, la longue guerre de libération nationale, et quelques mesures économiques inappropriées au lendemain de l'indépendance, ont laissé de grandes séquelles qui pèsent encore sur une économie difficile. En 1997, la Guinée Bissau a adhéré à l'Union Monétaire et Économique Ouest Africaine (UMOEA), et sa monnaie d'échange est devenue le Franc CFA. La guerre civile qui a éclaté en 1998 a considérablement affecté les activités économiques du pays.

En 1997, le PIB était de 272 millions de US$ et la contribution de l'agriculture était estimée à 65,5 %. En 1997, les exportations agricoles, essentiellement de la noix de cajou, représentaient 45,6 millions US$ tandis que les importations alimentaires portaient sur 68,8 millions US$.

Agriculture

L'agriculture est le secteur le plus important de l'économie. Elle emploie environ 85 % de la population active et compte pour 90 % des exportations. Les principales cultures céréalières sont : le riz (30 % des terres cultivées), le maïs, le sorgho, le mil et le fonio (voir carte). Les autres cultures sont le manioc, les haricots, les patates douces, les ignames et la canne à sucre. L'arachide, les noix de cajou et le coton sont destinés à l'exportation.

Les principales contraintes au développement de la production alimentaire sont d'ordre économique, humain et institutionnel : insécurité foncière, faiblesse du système commercial, insuffisance des cadres et du personnel technique pour la gestion de l'économie nationale, etc.

De plus, au cours des années 1977 à 1984, le secteur agricole a été sérieusement affecté par la guerre de libération et par des conditions climatiques défectueuses. Le déficit et la mauvaise répartition des pluies ont particulièrement frappé la riziculture dans les terres de mangrove dans le sud du pays. Ainsi, la production de céréales par habitant, estimée à 123 kg en 1976, est tombée à 94 kg en 1984, le déficit céréalier total restant supérieur à 32 000 tonnes/an. La production céréalière s'est ensuite améliorée, pour atteindre une moyenne de 191 000 tonnes/an entre 1993-94 et 1995-96, et ensuite retomber à une moyenne de 150 000 tonnes/an entre 1996-97 et 1998-99.

Les importations de produits alimentaires sont essentiellement constituées par le riz, le sucre, l'huile végétale et la farine de blé. Chaque année, le déficit céréalier est difficilement couvert en raison notamment de l'insuffisance de devises pour assurer les importations commerciales de céréales. On constate cependant, ces dernières années, une augmentation régulière des productions (par rapport à la moyenne des 5 dernières années, la croissance de production prévue, pour 1996, est de 7 % pour le riz et de 30 % pour les céréales sèches), et parallèlement, une diminution significative du déficit céréalier. Durant les années 90, tant les importations que les exportations céréalières ont été assez stables, avec une moyenne respective d'environ 74 000 tonnes/an et 22 000 tonnes/an.

La principale culture d'exportation est la noix de cajou (17 000 tonnes en 1993, 46 500 tonnes en 1994, 38 000 tonnes en 1997), suivie de loin par l'arachide, le coton et l'huile de palme. Depuis quelques années le gouvernement encourage le secteur privé à l'exportation des fruits tropicaux, tels les noix de cajou, les mangues, les bananes, les ananas et les fruits de la passion.

Situation alimentaire

Les disponibilités alimentaires, tant caloriques que protéiques, ont augmenté sensiblement ces dernières années, passant respectivement de 1924 kcal et 37,5 g par personne et par jour en 1962 à 2430 kcal et 48,7 g en 1997. La part des calories apportées par les racines et tubercules, viandes, lait, oeufs et poissons, a diminué au profit des céréales, qui contribuent pour 61,7 % à l'apport des calories totales. Les céréales apportent également 64,7 % des protéines. Le pourcentage de calories protéiques dans la ration est d'ailleurs faible avec 8 % des calories totales en 1996.

Le taux d'autosuffisance des principales productions agricoles a évolué comme suit :