Situation et climat

De relief peu contrasté, le Niger couvre une superficie de 1 267 000 km2 (dont 125 200 km2 seulement à vocation agricole), et est frontalier avec l'Algérie et la Libye au nord, le Tchad à l'est, le Nigéria et le Bénin au sud, le Burkina Faso et le Mali à l'ouest.

Les deux-tiers du territoire sont désertiques, le climat est de type tropical aride, avec une pluviométrie moyenne annuelle qui croît, du nord au sud, de moins de 100 mm à 800 mm.

Sur le plan écologique, le pays comprend quatre zones : saharienne désertique au nord, sub-saharienne au centre, sahélienne à prédominance pastorale au centre-sud (région d'épineux et d'acacias avec 200 à 500 mm de pluies) et soudanienne à vocation agricole au sud (600 et 800 mm).

Population

La population nigérienne était estimée en 1999 à 9 798 000 habitants dont 82 % de ruraux. Avec un taux élevé de 3,45 %, la croissance démographique moyenne entre 1990 et 1999 dépasse très largement le taux de croissance agricole du pays, estimé à 2,2 % durant les dernières années.

La densité moyenne de la population est faible (6,5 hab./km2), mais celle-ci masque d'importantes disparités car l'essentiel de la population (75 %) est concentrée sur 12 % du territoire au sud de l'axe Niamey-Zinder, créant une pression démographique importante sur un environnement agro-pastoral réputé fragile.

Économie

L'économie du pays reste dominée par le secteur agricole qui participe au PIB pour 40 % en 1998 et emploie 90 % de la population active. Le PIB par habitant était estimé à 161 US$ en 1997, ce qui fait du Niger le pays le plus pauvre après la Sierra Leone.

En raison du boom de l'uranium, la croissance économique a été relativement forte au cours des années 1970, avec une augmentation moyenne du PIB de 9 % par an entre 1971 et 1981. Toutefois, sous l'effet conjugué de la sécheresse et de l'effondrement des cours de l'uranium et de l'arachide, la situation économique du pays est devenue très difficile au début des années 90. Après la dévaluation du Franc CFA, la balance commerciale s'est améliorée.

En 1996, les importations et les exportations étaient respectivement de 139,2 millions US$ et de 143,4 millions US$, alors qu'en 1994, les importations et les exportations de produits agricoles étaient respectivement de 112 millions US$ et de 50 millions US$.

Agriculture

En 1993, les superficies cultivées étaient estimées à 3 605 000 ha et les superficies irriguées étaient de 66 000 ha. Les exploitations sont de type familial et traditionnel, et les principales cultures vivrières sont le mil, le sorgho, le niébé et dans une moindre mesure le riz, le maïs et le manioc.

Les productions de mil et de sorgho sont les plus importantes de l'Afrique de l'Ouest (2,9 millions de tonnes en 1998-99), essentiellement localisée dans le sud du pays. Environ 60 000 hectares, principalement destinés à la culture du riz, sont irrigués. La production du riz paddy s'est considérablement accrue grâce à la politique d'aménagement hydro-agricole (23 000 tonnes en 1977-78, 81 000 tonnes en 1987-88), mais a de nouveau chuté au début des années 90 (40 000 tonnes) pour atteindre environ 60 000 tonnes en 1997-98 et 1998-99. Globalement, la production céréalière totale est susceptible de varier fortement d'une année à l'autre (1,7 million de tonnes en 1997-98 et 2,98 millions de tonnes en 1998-99).

La culture du niébé est également développée, avec une production de près de 350 000 tonnes en 1995, mais une grande partie est exportée vers le Nigéria. Depuis le début des années 1980, les céréales et les légumineuses ont pris un essor croissant en tant que cultures de rapport. Les cultures industrielles et d'exportation (arachide et coton surtout) ont enregistré une régression notable depuis 1980, avec toutefois une reprise au début des années 90.

Les importations de céréales portent essentiellement sur le blé, le riz, le maïs, le mil et le sorgho, et varient de 10 % de la production en année de pluviométrie normale (comme 1981/82), à 40 % en année déficitaire (1984/85), et 5 % en année excédentaire (1988/89). Elles ont fortement augmenté ces dernières années, passant d'environ 190 000 tonnes/an au début des années 90 à environ 375 000 T/an de moyenne entre 1994-95 et 1998-99. Les importations annuelles comprennent en moyenne 30 000 tonnes de maïs venant d'Afrique de l'Ouest et particulièrement du Bénin, 70 à 150 000 tonnes de mil/sorgho du Nigéria essentiellement, et environ 50 000 tonnes de riz importé de pays asiatiques.

Les exportations céréalières ont été plus constantes, avec une moyenne d'environ 27 000 tonnes/an de 1990-91 à 1997-98, et une augmentation remarquable en 1998-99 (100 000 tonnes). Le changement de la parité du Franc CFA a favorisé le développement des exportations, constituées principalement d'animaux, de pois et d'oignons séchés et de coton.

Situation alimentaire

La base moyenne de consommation en énergie se situe entre 2 080 et 2 400 kcal/hab./jour selon l'année et la proportion de céréales dans la consommation totale. L'apport calorique moyen atteint un minimum au moment de la sécheresse : 2 060 kcal/pers./jour en 1985, tandis qu'en 1997, il était de 2 097 kcal/pers./jour.

En moyenne, les céréales fournissent 85 % des calories chez les sédentaires en milieu rural et 65 % chez les nomades et les citadins. En 1992, l'apport calorique était fourni par le mil/sorgho pour 51,1 %, le maïs pour 11,2 % et les légumineuses pour 7 %. En 1997, la contribution des céréales représentait 66 % des calories totales, les légumineuses 12 % et les huiles et graisses 9 % (voir aussi la répartition des apports énergétiques). En 1997, la disponibilité en protéines était de 61 g/pers./jour, dont 30 g provenait des céréales. La part des légumineuses dans l'apport protéique est en progression depuis quelques années (27 % en 1997 contre 16 % en 1962).

CARTE D'IDENTITE